Très ludiques, les bombes à graines sont-elles pour autant réellement efficaces pour végétaliser des espaces laissés vacants ?
Les bombes à graines sont faites d’argile, de terreau et de graines variées mélangés pour en faire une boule à jeter ensuite sur une zone délaissée, comme une friche, dans l’optique de la végétaliser et, entre autres, proposer de la nourriture aux insectes pollinisateurs. Très populaire, ludique, avec une portée symbolique forte, cette activité n’est en revanche que peu efficace pour renaturer (ou végétaliser) un espace.
En effet, ce mode de propagation ne convient pas à tous les types de graines. Certaines ont par exemple besoin de conditions particulières de germination ou de maintien de la plante par la suite
Si certaines graines s’accommodent de cet aspect aléatoire, les conditions optimales ont néanmoins peu de chances d’être réunies.
Ce principe de dissémination s’avère peu efficace pour permettre une végétalisation diversifiée et durable. Enfin, le choix des graines doit être interrogé. Il est en effet préférable de privilégier les essences d’origine locale et sauvage.
« La nature a horreur du vide » dit l’adage. En effet, une terre à nue ne le reste jamais très longtemps et laisse place à une végétation spontanée. Celle des friches, hors espèces exotiques envahissantes, est d'ailleurs très intéressante du point de vue de la biodiversité. Il n’est pas nécessaire d’y ajouter d’autres espèces.
D’autres voies peuvent être proposées pour être encore plus efficace :
En alternative aux ateliers de fabrication de bombes à graines, une activité ludique permet de faire prendre conscience de la banque de graines naturellement présente dans le sol : sortir en bottes dans un espace extérieur terreux/boueux, puis tenter de faire germer les semelles des bottes !
Enfin, pour végétaliser des espaces, privilégiez la récolte des graines sauvages et le semis à la volée, au plus proche des modes de dissémination naturels. Ou bien, optez pour le laisser-faire, et observez les plantes qui poussent spontanément !
©Jonathan Kemper