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Des insectes pollinisateurs : pour quoi faire ?
Des abeilles aux papillons en passant par les mouches, guêpes ou encore coléoptères, les insectes pollinisateurs remplissent des rôles cruciaux pour la vie sauvage qui nous entoure et notre alimentation. Leur mission la plus connue est bien sûr la pollinisation, mais leur contribution est bien plus large.
Pollinisateurs : des piliers de la reproduction des plantes
Sans insectes pollinisateurs, les paysages sur lesquels nous posons chaque jour les yeux seraient méconnaissables. Seules les graminées, dont les céréales, conifères et quelques autres plantes subsisteraient.
Le contenu de notre assiette serait lui aussi bien différent. Sans pollinisateur, plus de café, cacao, pommes, amandes, fraises, courges, melons, oignons… En France, près des ¾ de notre alimentation dépendent de la pollinisation par les insectes2, et donc de leur diversité et de leur abondance, car tous ne pollinisent pas les mêmes plantes, de la même manière. En France, la contribution économique de ces insectes à la production agricole est estimée entre 2,3 et 5,3 milliards d’euros par an3.
par les insectes pour se reproduire.
Mais les pollinisateurs ne se contentent pas d'assurer la quantité des récoltes. Ils influencent aussi leur qualité. Une pollinisation efficace induit en effet plus de fruits et légumes, de plus gros calibres, plus nutritifs, moins sujets aux attaques des bioagresseurs ou des maladies, et qui se conservent mieux.
Si les céréales nous fournissent l’essentiel des sucres lents (amidon…), c’est bien dans les cultures fruitières et légumières que nous trouvons minéraux, vitamines, oligoéléments, fibres et même la plupart des antioxydants qui nous sont indispensables.
Syrphidae ©Bénédicte Maurouard_CC BY-NC-SA 4.0
Des larves aux multiples fonctions
Les larves des insectes pollinisateurs jouent elles aussi des fonctions essentielles dans les écosystèmes. Leur régime alimentaire diffère de celui des adultes – si l’on excepte les abeilles - leur conférant différents rôles de :
- Prédateurs : les larves de syrphes, chrysopes ou microhyménoptères se nourrissent de pucerons, de cochenilles et autres petits insectes.
- Recycleurs de matière organique : les larves de mouches (asticots) décomposent cadavres ou excréments tandis que les larves de coléoptères saproxylophages (cétoines, buprestes, longicornes…) consomment le bois mort. Celles de certains syrphes participent à la filtration et la purification des eaux usées et chargées en matières organiques (donc les eaux stagnantes eutrophisées).
Des liens insoupçonnés entre pollinisateurs et herbivores
En favorisant la reproduction et donc le maintien des plantes à fleurs, les insectes pollinisateurs assurent aussi l’alimentation d’animaux qui les consomment :
- insectes phytophages, comme les larves de papillons ou les tenthrèdes ;
- herbivores, comme les mammifères ongulés (cerfs, chevreuils), les lapins ou les animaux d’élevage (vaches, moutons, chèvres, chevaux, ânes…) ;
- frugivores et granivores (oiseaux, rongeurs…) qui se nourrissent de leurs fruits ou graines.
Ces animaux, à leur tour, nourriront leurs prédateurs. Ainsi, les pollinisateurs jouent un rôle indirect mais essentiel à l’ensemble de la chaîne alimentaire.
Sphaerophoria ©Bérénice Givord-Coupeau_CC BY-NC-SA 4.0
Pollinisateurs et terroir : un impact méconnu
La diversité floristique des prairies est étroitement liée à la diversité et à l’abondance des pollinisateurs. Or, cette richesse influence les qualités organoleptiques du lait, et donc du beurre et des fromages. Par exemple, la nature des fourrages consommés par les vaches laitières impacte non seulement les caractéristiques nutritionnelles du lait, mais aussi ses saveurs4 5 6. En clair, un lait issu de prairies pauvres d’un point de vue floristique donnera des fromages aux qualités gustatives amoindries. Ainsi, les pollinisateurs participent à la qualité des produits du terroir, des AOC et des AOP.
1. IPBES (2016) : Résumé à l’intention des décideurs du rapport d’évaluation de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques concernant les pollinisateurs, la pollinisation et la production alimentaire. S. G. Potts, V. L. Imperatriz-Fonseca, H. T. Ngo, J. C. Biesmeijer, T. D. Breeze, L. V. Dicks, L. A. Garibaldi, R. Hill, J. Settele, A. J. Vanbergen, M. A. Aizen, S. A. Cunningham, C. Eardley, B. M. Freitas, N. Gallai, P. G. Kevan, A. Kovács-Hostyánszki, P. K. Kwapong, J. Li, X. Li, D. J. Martins, G. Nates- Parra, J. S. Pettis et B. F. Viana (eds.). Secrétariat de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques, Bonn, Allemagne. 36 pages.
2. idem
3. Estimation pour 2010 - EFESE – Rapport intermédiaire décembre 2016 https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/publications/Th%C3%A9ma%20-%20Efese%20-%20Rapport%20interm%C3%A9diaire.pdf
4. B.Martin et al. Fourrage (2009) 199, 291-310 https://abiodoc.docressources.fr/doc_num.php?explnum_id=1290
6 https://www.inrae.fr/actualites/signature-aromatique-microbiologique-prairies-naturelles
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"Découvrir les pollinisateurs"
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